Les Allemands arrivent
Les Allemands furent aperçus pour la première fois dans les environs de Méautis au lieu dit les terres rouges le mardi 18 juin 1940. Ils passèrent ensuite à la mairie et laissèrent pour message en mauvais Français :
« partir tous les Français ? Grande bataille bientôt, camarades Anglais tous kapout ! »
Ce qui ne rassura pas les civils qui avaient vu passer en trombe l’armée française vers Cherbourg. Les Allemands qui donnèrent l’ordre d’évacuer certaines zones placèrent des pièces d’artillerie dans quelques champs comme par exemple aux « six chemins », à la « Chesnée » ou tout proche du calvaire de l’église. Les canons furent pointés vers les ponts d’Ouves où les troupes Françaises résistaient toujours. Des obus de la marine Française provenant du « Courbet » tombèrent sur la Lande Godard ou proche de la route de Carentan- Périers à « la chasse verte ». Toutefois aucun civil ne fut touché. Le 19 juin des réfugiés furent vus en train de parcourir les routes du pays : des gens du Havre, du Nord de la France. Les habitants de Méautis qui avaient fuit la journée précédente revinrent chez eux progressivement.
L’armée d’occupation s’installe à Carentan et Méautis
Lorsque la capitulation fut signée entre Français et Allemands les combats cessèrent mais l’armée d’occupation s’installa. Les troupes Allemandes vinrent occuper Carentan et l’ensemble du Cotentin. En 1940 les troupes Allemandes séjournèrent deux fois à Méautis pour un total de 60 jours. Les Allemands s’installèrent définitivement dans le bourg de Méautis le 12 avril 1941 au matin : ils réquisitionnèrent des chambres et des appartements et vécurent sous le même toit que les civils. Ainsi le 15 avril le caporal Barth réquisitionna le bureau de Monsieur le curé, Ernest Lecointe situé au presbytère où il le trouva en train de jouer du piano. Plus tard le 17 juillet c’est sa chambre personnelle qui fut réquisitionnée par le lieutenant Fuhr et son ordonnance un dénommé Arnold qui lui laissa un souvenir peu agréable. Même chose pour l’institutrice. Si certains se comportèrent d’une façon « agréable » d’autres profitèrent de la situation et infligèrent les pires vexations. Méautis subit les réquisitions, le marché noir et les difficultés de la vie quotidienne. A noter que la commune de Méautis était coupée en deux zones militaires qui nécessitaient un laisser- passer pour pouvoir circuler vers Carentan.
Des « Malgré-nous » de tous pays…
Les fermes de la commune ne furent pas pour la plupart occupées par les Allemands. Ces derniers y faisaient des contrôles ou venaient acheter des provisions au marché noir. Les troupes Allemandes étaient composées avant 1944 à Méautis de soldats de la Wehrmacht. Il y avait dans ces troupes des soldats d’origine Alsacienne qui parlaient parfaitement le Français et qui avaient été incorporés malgré eux dans les rangs de l’armée Allemandes. Plus tard à partir de 1942-43 des soldats d’origine Mongols ou des cosaques Russes firent leur apparition à Méautis. Ces derniers avaient été enrôlés de force par les Allemands. La population civile en avait une grande peur car ils devenaient fous ne sachant plus dans quel camp il fallait se battre !
Des abris sous terre pour se protéger des bombes
Méautis connut comme tant d’autres communes Françaises les conséquences des combats du débarquement avec son lot de destructions. Aussi beaucoup de civils creusèrent des abris proches de leur habitation pour éviter d’être ensevelis sous les décombres de leur maison.
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